Vincent Debats
Scénographe-Plasticien
Les cahiers de Rémi
Rémi a onze ans, il vit seul avec sa mère. Entre un père absent et un frère qui ne donne plus de nouvelles, sa vie se déroule au rythme de ses cahiers, suivant ses rêves et ses rencontres.
Son petit monde, centré sur l’école et les vacances, s’ouvre peu à peu sur le rapport aux autres, la sensualité et l’identité sexuelle.
Ce passage chaotique vers l’adolescence et l’apprentissage de soi se fait pour Rémi au prix du renoncement à son frère, qu’il affronte en rêve, racontent son quotidien, les rencontres qu'il fait, ses rêves et ses découvertes, explorent ses abîmes, tissant le portrait éclaté et incertain d'un jeune d'aujourd'hui qui quitte imperceptiblement l'enfance...
LES CAHIERS DE REMI
de Dominique Richard
(Éditions théâtrales-Jeunesse)
Mise en scène : Dominique Richard
Scénographie et Vidéos : Vincent Debats
Lumières et vidéo : Dominique Pain
Création son : Bernard Gaudiche et Brice Trinel
Régie Plateau, son : Brice Trinel
Avec :
Mikaël Teyssié : Rémi
Christine Joly : La voisine, la grand mère, la mère, la promeneuse.
Dominique Richard : Le frère, le jardinier, l'autre.
Raphaël Mondon : l'ami, le cousin, l'ami retrouvé.
Durée du spectacle : 1h30
Partenaires :
Théâtre Jean Vilar, Vitry-sur-Seine/Espace Malraux (Joué-Les-Tours 37)/ ADAMI/ Ville de Joué-Lès-Tours.
Premières esquisses, premières pistes de travail...
La création des Cahiers de Rémi, s'est déroulée pendant deux ans en deux étapes. On a monté les deux premiers cahiers, puis le texte en entier.
J'ai proposé un dispositif scénographique composé de 4 doubles cadres en métal qui pouvaient se déplacer partout. Les cadres étaient habillés de tulles de différentes couleurs formant ainsi une sorte de kaléidoscope. Le sol était une moquette grise et neutre, permettant aux cadres de glisser. Au lointain un cyclo également gris et à la face un chemin de cailloux blancs, avec tous les accessoires qui seront utilisés pendant la représentation. La vidéo était composée de petite séquences de personnages en ombres chinoises, qui pouvaient apparaître n'importe où dans le dispositif. Il y avait aussi les dessins des cahiers. C'est un spectacle sur la mémoire, ce qui en reste, sur les objets du passé.
Texte d'intention pour la scénographie :
Le lieu des rencontres, Rémi est le seul point fixe où tout converge. C'est lui qui fait apparaître les figures rencontrées au hasard, en lisant, en écoutant de la musique, en écrivant ou en dessinant, en rêvant... La table du début est recouverte de cahiers, c'est par eux que surgissent les nappes de passé qui amène les figures évanescentes et lointaines du souvenir. Ces cahiers restent présents tout les spectacle, Rémi les perd ou les oublie le temps de la représentation, ils envahissent l'espace, traces dérisoires des moments surgis de l'enfance.
L'espace est éclaté et en mouvement, il se découvre peu à peu, simple et épuré au début et de plus en plus complexe et labyrinthique, où on se perd, puis de nouveau plus lisible, mais en devenir, un écrin qui permet les apparitions surprenantes des fantômes du passé, qui rend possible des disparitions magiques. La scénographie se transforme imperceptiblement et devient l'espace fantasmatique du frère, l'espace mental et de mémoire de Rémi, l'espace idéalisé des cahiers redécouverts, l'espace intérieur des monologues et des visions. Les panneaux doivent rester légers et aériens, ils se bougent le temps du spectacle, deviennent transparents ou opaques. Les lieux évoqués peuvent être rapidement circonscrits ou ouverts, évoquer des intérieurs (ombres et verticalité) ou des extérieurs (les éléments praticables) par un léger déplacement, une nouvelle ambiance lumineuse, l'apparition de petits éléments concrets (coquelicot, caillou, lettres...) qui sont les seules traces réalistes du souvenir.
C'est un carrefour entre deux mondes, celui de l'univers de Rémi et celui des figures qui viennent le visiter comme dans un songe. Tout semble enveloppé d'une brume lointaine...
Photos du spectacle (photos de Eric Coquelin)